Le présent cours traite de l’État et comporte deux parties. La première se rapporte aux institutions de Arabie et la seconde à celles de l’Afrique précoloniale.

En ce qui concerne l’Arabie, il est étudié le processus de fondation de l’État ; ce processus fait apparaitre deux grandes séquences : l’Arabie préislamique et l’Arabie islamique. En Arabie préislamique, c’est-à-dire avant l’avènement de l’islam, il n’y avait pas à proprement parler d’État au sens où on l’entend aujourd’hui. C’est la tribu qui faisait office d’État. Cette tribu était composée de familles, de lignages, de clans, avec les mêmes croyances. Mais il y avait un autre lien de rattachement qui s’appelait le contrat de wala. A la tête de la tribu se trouvait un ancêtre qui en était l’autorité morale. C’est ce qu’on entend par ordre tribal. Cette situation rendit nécessaire une mise en relation paisible ou conflictuelle des tribus. D’où le sens du Rezzou et du Hilf. Cependant cette période dite encore celle de la jahiliya va être supplantée par l’Arabie islamique avec l’arrivée du prophète de l’islam, Mohamed, et la révélation du coran comme texte sacré. C’est la fondation de l’État musulman ; l’islam va être non seulement une religion mais aussi une civilisation et un État. On fixe l’étendue du pouvoir politique, met en place des règles de dévolution de celui-ci après la mort de Mohamed. Cet État fonctionne aussi sur la base d’une justice dite cadiale avec les règles du droit musulman ou fiqh et un juge appelé cadi.


La deuxième partie concerne l’État africain avant l’avènement de la colonisation occidentale et même musulmane. C’était une royauté dont l’origine n’est pas partagée par tous les historiens. Plusieurs conceptions ont été avancées pour justifier sa naissance. Pour certains la provenance était ancestrale, pour d’autres elle était mythique. Des auteurs ont avancé aussi son origine divine ou représentant de dieu. C’est là l’exception royale africaine. La dévolution du pouvoir obéissait aussi à des schémas différents. Elle est soit sacrée soit automatique. Tantôt on faisait recours à l’élection tantôt à l’armée. De plus, on assistait souvent à une inversion sociale, des périodes d’interrègne mais qu’il faut vite dépasser (la magnificence sociale). C’est donc une conception essentialiste du pouvoir. Cependant, il faut faire une observation particulière sur les empires soudanais médiévaux qui avaient aussi bien des forces comme l’or, les esclaves... mais aussi des faiblesses avec surtout la chute du commerce de l’or.

Le cours d’introduction à la science politique revient sur le questionnement sur la chose politique. La science politique n’a connu son véritable essor qu’à partir du XIXe siècle et du début du XXe siècle, notamment avec les œuvres de Max Weber mettant l’accent sur l’État et sa bureaucratie, l’intervention étatique et sa rationalité, le pouvoir et les mécanismes de sa légitimation, bref, les mécanismes de la domination, au centre de l’analyse politique. Elle a par la suite connu une institutionnalisation progressive avec son enseignement dans les universités.

La science politique constitue un discours systématique sur les faits et les comportements divers et changeants tenus pour politiques à un moment donné par une communauté d’individus déterminés. Ceci étant la définition de la science politique fait référence à son objet d’étude. Sous ce registre, deux conceptions fondamentales s’opposent : une conception de nature juridique dont la notion d’État est le support et une conception de nature sociologique axée sur la notion de pouvoir.

En science politique, on étudie les principaux modèles d’explication du politique et le cadre institutionnel d’énonciation du politique.